"Sucrer les fraises" c'est ...
"Sucrer
les fraises" c'est
...
"Mettre les pieds dans le plat"
Signification
- Commettre une grossière indiscrétion.
Origine
Cette expression apparaît au début du XIXe siècle. Époque où le plat
désigne d’abord la partie plate.
Pierre Guiraud y voit le sens «
d’étendue d’eau plate » et donc « mettre les pieds dans le plat serait
« agiter les pieds dans la boue ». Mais, il faut avouer que
l’expression se comprend encore mieux
avec l’idée du plat comme
récipient de cuisine…
"Parler français comme un vache espagnole"
Signification
Parler français avec difficultés.
Origine
Les Basques espagnols auraient eu plus de difficultés à parler français que les autres. Vrai ou faux, quoi qu'il on soit, est née vers les années 1850 l'expression <<parler français comme un basque espagnol>>, devenue plus tard, <<parler français comme un vache espagnole>>.
"Croquer le marmot"
Signification
- Attendre longtemps en se morfondant.
Origine
Il n’est ici nullement question d’ogres ou autres dévoreurs de petits
enfants, rassurez-vous ! Le marmot désignait également un petit marteau
de fonte, de pierre ou de bois orné d’une figure grotesque qui servait
de heurtoir de porte. Quant au verbe croquer, il doit être ici compris
dans le sens de « frapper ». Croquer le marmot signifiait donc au XVIe
siècle, attendre devant une porte en cognant impatiemment le heurtoir.
Notez que d’autres explications furent lancées sur l’origine de cette
expression mais se sont avérées sans fondement. La plus célèbre,
proposée par Furetière à la fin du XVIIe siècle, reprise par Littré au
milieu du XIXe siècle faisait état d’une habitude des peintres de «
croquer » (dessiner) des petits personnages sur les murs alors qu’il
faisait antichambre.
"Casser du sucre sur le dos (de quelqu'un)".
Signification
<< Dire du mal (de quelqu'un) en son absence >>.
Origine
Les absents ont toujours tort, c'est bien connu.
Et nombreux sont ceux dont les oreilles doivent siffler dès qu'ils ont le dos tourné.
Dans cette expression, on trouve deux parties intéressantes.
Evacuons d'abord le morceau (de sucre) le plus facile.
<<sur le dos>>,
c'est ce qui permet de faire porter le fardeau d'une responsabilité
quelconque à quelqu'un. Et comme ce dernier n'est pas là pour se
défendre, c'est d'autant plus facile.
L'explication de <<casser du sucre>> pose un problème légèrement plus épineux.
Autrefois,
non seulement le sucre était un complément alimentaire de luxe
(l'expression ne vient donc pas des quartiers pauvres), mais on n'avait
pas de belles boîtes rectangulaires contenant des beaux petits morceaux
parfaitement taillés et superbement alignés, attendant avec impatience
de fondre de plaisir. On disposait plutôt d'un bloc (un pain) de sucre
qu'il fallait casser en petits morceaux, au fur et à mesure des besoins.
Tiens ! C'est donc là qu'on casse du sucre ! Mais quel peut bien
être le lien avec les méchancetés débitées en l'absence du principal
interessé ?
Il ne semble pas facile à faire.
Duneton indique
que, dans le "Dictionnaire de Trévoux", au XVIIIe siècle, l'expression
"se sucrer de quelqu'un" voulait dire "le prendre pour un imbécile".
Alors
le glissement de cette piètre estimation vers "dire du mal de lui" peut
se comprendre. De même, on peut imaginer qu'on ait évolué de "se
sucrer" vers "casser du sucre", puisqu'il fallait le faire pour sucrer.
Mais
malheureusement, rien n'explique pourquoi, dans l'ancienne locution
citée par Duneton, il y a cette association entre le sucre et
l'imbécillité[1].
<<casser du sucre>> est apparue au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle à la fin duquel le complément 'sur le dos' a été ajouté.
A
la même époque, pour les brigands, cela voulait aussi dire 'dénoncer',
probablement par la similitude avec "casser le morceau" qui avait la
même signification (alors que maintenant, pour dire la même chose, on
"mange le morceau". Peut-être parce qu'on n'a plus besoin de le
casser ?)
[1] En argot, on dit bien "se sucrer" pour "s'octroyer
un bénéfice plus ou moins légitime", ce qui pourrait être facile en
profitant de la naïveté de l'imbécile (et on aurait alors un lien, même
ténu, entre ces deux termes), mais cette forme n'apparaît que bien plus
tard, au début du XXe siècle.